Ce simulateur de vol, vous n’êtes pas près de l’avoir dans votre salon, ni même de pouvoir le tester : s’il a tout l’air d’une attraction de fête foraine, il est en fait réservé aux chercheurs, et intéresse aussi bien les professionnels de l’aéronautique que de l’automobile. Cet appareil propose en effet une simulation totale, puisque l’utilisateur y est doté d’un casque de réalité virtuelle sur la tête, et placé dans une nacelle en fibres de carbone suspendue entre 8 câbles en acier reliés aux murs. De puissants moteurs et un logiciel de simulation permettent de faire effectuer à la nacelle des mouvements amples et complexes, et l’utilisateur peut ainsi goûter aux sensations physiques du pilotage d’un hélicoptère, d’un fusée ou d’une voiture. Le simulateur de l’Institut Max Planck n’est cependant (et malheureusement) pas ouvert au public : il a en fait été conçu pour mieux comprendre la perception du mouvement par l’être humain. Pour comprendre par exemple comment les différentes perceptions dues à la vision et à l’oreille interne interagissent entre elles lors d’un mouvement complexe (tel que le décollage d’un aéronef), et comment le pilote parvient à les coordonner pour réussir l’opération. Pour modifier les paramètres de l’expérience et les sensations du pilote, il suffit aux chercheurs de faire varier la réponse de l’engin grâce aux moteurs contrôlant les câbles : ils peuvent ainsi changer la viscosité et même la gravité du milieu dans lequel le pilote est supposé se déplacer. Le principal intérêt de ce dispositif hors norme est de pouvoir explorer une large gamme de mouvements, et ce grâce à l’amplitude des déplacements rendus possibles à l’intérieur du hall. Un espace de 8 mètres de long, 5 de large, et 5 de hauteur, alors que les simulateurs de pilotage traditionnels se limitent généralement à moins d’un mètre. Celui-ci est donc le premier à pouvoir retranscrire sans difficulté les mouvements amples. L’appareil peut également non seulement reproduire de fortes accélérations (jusqu’à 1,5G), mais aussi des mouvements infimes, et ce afin de tester les seuils de détection par l’être humain. Les recherches du laboratoire Max Planck devraient permettre d’améliorer sensiblement les algorithmes des simulateurs de vol et de conduite.